Vaincu par la fatigue, Cléante ferme les yeux devant le miroir en un soupir d'abandon.
Et le noir prend de nouveau la forme des visions cauchemardesques qui ont peu à peu remplacé sa réalité.
Ou aller, comment s'échapper ? Paniqué, il ouvre à nouveau des yeux cernés, hagards et injectés de sang.
Les murs de sa chambre sont couverts d'inscriptions torturées et de dessins improbables.
Son reflet le fixe un instant, interrogateur. Sur la table se trouvent du fil et une aiguille.
C'est parce que coudre ses paupières l'aidera sans doute à rester éveillé, et à échapper à la folie.
La qualité de l'ouvrage doit toutefois convenir à son rang : régularité des points et finesse d'exécution.
Après une dernière bouffée d'opium, Cléante se met donc en devoir de se mutiler méticuleusement.
Si elle reconnait la valeur de l'ouvrage de couture, la brume laissera peut-être cette fois son corps sans vie ?